De plus en plus de ménages en France se chauffent au bois. C’est de l’énergie renouvelable, bon marché. Il paraît aussi que le rendement d’un chauffage au bois est assez intéressant. De plus, l’utiliser, c’est contribuer à la gestion durable et responsable des forêts. Mais le bois-énergie n’est pas sans défaut. On l’accuse d’être à l’origine de la pollution atmosphérique, un vrai danger pour la santé publique. Le doute s’installe chez les consommateurs, surtout à l’heure où l’on encourage les ménages à utiliser un chauffage écologique. Le chauffage au bois pollue-t-il vraiment ?
Émetteur de polluants dangereux
Un bilan émanant du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) confirme que le chauffage au bois est loin d’être un outil thermique propre. Au contraire, c’est un émetteur de polluants dangereux. Il s’avère qu’environ 100.000 tonnes des particules fines détectées dans l’atmosphère proviennent des fumées de combustion et des bois brûlés à moitié.
Une autre étude a aussi dévoilé qu’en fonctionnant pendant une demi-journée, un équipement thermique alimenté par le bois peut émettre la même quantité de polluants diffusée par une voiture diesel au bout d’un parcours de 3.500 km. Tout cela pour dire que le bois-énergie est responsable de la pollution de l’air intérieur et extérieur, bien qu’il revête l’aspect d’un combustible écologique.
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Les principaux polluants issus de la combustion du bois
L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a publié en 2009 une liste des principaux polluants émis par les chauffages au bois. Les particules fines, responsables de nombreux troubles respiratoires, figurent en haut la liste. Ces équipements thermiques polluent aussi l’atmosphère avec du benzène, un polluant très cancérigène ; des composés organiques volatils (COV) qui provoquent des infections pulmonaires et des maladies cardiovasculaires ; des HAP (hydrocarbures aromatiques polycliques) qui sont des produits mutagènes ainsi que des oxydes d’azote à l’origine de troubles pulmonaires.
Pour couronner le tout, son taux d’émission de carbone est pratiquement élevé. En ce qui concerne les appareils les plus polluants, les cheminées et les inserts à foyer ouvert qui utilisent des bois à bûches sont pointés de doigts.
Puisque le combustible brûle à l’air libre, les particules s’échappent facilement et envahissent l’air intérieur avant de détériorer la qualité de l’air extérieur. Les équipements trop anciens, surtout ceux qui manquent d’entretien, comptent aussi parmi les gros émetteurs de polluants. Les produits toxiques s’échappent en effet via les conduits mal entretenus. En revanche, les appareils de chauffage modernes qui s’adjugent d’un label de « flamme verte » sont considérés comme les moins dangereux. C’est le cas des poêles à bois et des chaudières à granulés ou à pellets. Évidemment, les compositions de ces combustibles dérivés du bois sont à vérifier soigneusement.
Quelques conseils pour réduire le rejet de particules et de CO2
Pour réduire l’impact environnemental et sanitaire des chauffages au bois, il y a quelques précautions à prendre. Tout d’abord, il faut toujours privilégier les appareils performants comme des poêles et des inserts fermés ainsi que des chaudières bénéficiant du label Flamme Verte. Il faut aussi confier l’installation des équipements à un professionnel certifié pour assurer leur bon fonctionnement.
En outre, les utilisateurs doivent savoir que le risque de pollution est optimal dans le cas où la combustion du bois n’est pas complète. Ainsi, malgré leur désir de réaliser des économies, ils n’ont pas intérêt à faire marcher un chauffage à bûches au ralenti. Pour finir, il est fortement conseillé d’utiliser du bois sec et propre et de toujours entretenir l’appareil thermique, notamment les conduits de fumée. Bien évidemment, il est nécessaire d’installer un système d’aération performant afin de favoriser l’évacuation des substances toxiques émanant des fumées.