La construction d’un bâtiment doit désormais répondre à des normes techniques rigoureuses. Elles ont été mises en place afin d’optimiser la performance énergétique du parc immobilier en France, et réduire le niveau de besoin de chauffage. De plus, elles contribuent efficacement à l’économie d’énergie et de carbone.
Les constructeurs sont donc tenus de respecter les règlements en vigueur afin de rendre les bâtiments moins énergivores. Pour atteindre cet objectif, ils doivent tenir compte de nombreux critères incluant notamment l’inertie thermique et l’isolation de la construction. En quoi ces deux éléments peuvent-ils améliorer la performance énergétique du bâti ? Cet article vous permettra d’en savoir un peu plus sur le sujet.
Tout sur l’inertie thermique
Les effets de l’inertie thermique sont évoqués depuis des lustres. Apparemment, c’est la clé d’un meilleur confort d’un logement, été comme hiver. Cela dit, tout le monde n’est pas en mesure de la comprendre.
L’inertie thermique, c’est quoi ?
L’inertie thermique se traduit par la capacité du bâtiment, ou plutôt de ses parois, à emmagasiner de la chaleur émanant des rayonnements du soleil pour ensuite la restituer à l’intérieur du lieu. Le même phénomène se produit en été, mais cette fois, les murs vont stocker et diffuser de la fraîcheur.
Plus l’inertie thermique est importante, plus le bâtiment se dote d’une meilleure efficacité énergétique. En effet, il faut beaucoup plus de temps à ses parois pour se refroidir en hiver et de se réchauffer en été.
Les matériaux de construction utilisés influencent considérablement l’inertie thermique du bâti. Selon les techniciens, les matériaux lourds sont les plus intéressants. C’est le cas du béton, du bois de charpente, de la pierre, de la terre cuite et de la brique alvéolée.
Le fonctionnement de l’inertie thermique
Lorsque le chauffage fonctionne, les matériaux dotés d’une forte inertie thermique vont stocker la chaleur produite. Ils vont ensuite la restituer à l’intérieur du bâtiment lorsque le chauffage est éteint et que la température de l’air ambiant devient plus faible.
C’est le phénomène inverse qui se produit lorsque la température intérieure est en hausse. Ainsi, en cas de canicules, les matériaux de forte inertie peuvent atténuer les effets de la chaleur. Les occupants du logement sont donc à l’abri de la surchauffe.
Mesure de l’inertie thermique
On peut mesurer l’inertie thermique via deux éléments : l’effusivité et la diffusivité thermique, qui permettent de déterminer le déphasage thermique. Mais que signifient-ils ?
On parle de diffusivité thermique pour indiquer la vitesse avec laquelle la température d’un matériau évolue en fonction des conditions thermiques extérieures. Est-ce qu’il a tendance à se chauffer ou à se refroidir rapidement ? Ou est-ce que sa température peut rester constante pendant longtemps en dépit des conditions climatiques ?
En ce qui concerne l’effusivité thermique, il s’agit de la capacité d’un matériau à bloquer la transmission de la chaleur. Pour que le bâti bénéficie d’une bonne inertie thermique, ses parois doivent présenter une faible diffusivité thermique. De cette manière, l’échange de chaleur entre les milieux extérieurs et intérieurs devient lent.
Les parois doivent donc avoir une forte effusivité thermique afin de conserver un maximum de fraîcheur ou de chaleur. D’un point de vue plus pratique, si les matériaux utilisés répondent aux critères mentionnés auparavant, il est possible de garder la chaleur à l’intérieur du bâti en hiver et la fraîcheur en été.
Qu’en est-il du déphasage thermique ? Il désigne le temps entre l’absorption, le stockage et la diffusion de la chaleur ou du froid dans le bâti. Lorsque les murs ont une diffusivité thermique faible et une effusivité thermique élevée, ils affichent un excellent déphasage thermique.
Les avantages de l’inertie thermique
Les effets d’une forte inertie thermique sont très avantageux. Raison pour laquelle nombreux sont les constructeurs qui s’y intéressent de plus en plus.
Une hausse du confort général grâce à une bonne inertie thermique
En effet, une bonne inertie thermique peut renforcer le confort d’un habitat. Elle permet de maintenir stable la température à l’intérieur du bâti. Les occupants du lieu sont donc à l’abri d’une sensation de froid intense ou de surchauffe.
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Un gain d’énergie avec une inertie thermique efficace
Une forte inertie thermique garantit également une grande économie d’énergie. Lorsqu’elle est optimale, la durée du déphasage thermique est élevée. Elle peut aller jusqu’à 12 heures. Cela signifie que les transferts de chaleur seront au ralenti pendant toute la journée.
Les parois pourront stocker un maximum de chaleur ou de froid durant tout ce temps. Ils pourront restituer toute cette énergie à l’intérieur du bâti pendant la nuit. Les occupants du lieu peuvent alors réduire la température du chauffage. Cela garantit un gain d’énergie important.
Inertie thermique et isolation
Beaucoup de gens ont tendance à confondre inertie thermique et isolation. Pourtant, ce sont deux concepts bien différents. Cela dit, leur complémentarité est souvent évoquée. Quel est réellement l’impact de l’inertie thermique sur l’isolation d’un logement ?
La différence entre l'isolation et l'inertie thermique
Il s’agit d’une opération technique qui consiste à installer des matériaux isolants sur diverses parties du bâtiment pour renforcer leur étanchéité. Le but est d’empêcher les transferts de chaleur entre le milieu extérieur et l’intérieur du logement. Les murs sont les principaux éléments de la construction qui ont besoin d’une bonne isolation. Les travaux peuvent se faire depuis l’extérieur ou l’intérieur.
Inertie thermique et isolation : deux concepts différents
Comme on l’a indiqué auparavant, les principes de l’isolation et de l’inertie thermique sont bel et bien différents. Les isolants ont pour fonction de maintenir stable la température à l’intérieur de l’habitat en éliminant les anomalies au niveau des murs, notamment les ponts thermiques. Cela réduit les échanges de chaleur entre le milieu extérieur et l’intérieur du bâti. En revanche, l’inertie thermique favorise le stockage de la chaleur par les parois et leur capacité à la restituer dans la maison.
L’inertie thermique et l’isolation intérieure incompatibles
La technique d’isolation thermique par l’intérieur ou ITI ne permet pas de tirer profit des avantages garantis par la performance de l’inertie thermique du bâti. En effet, les isolants installés à l’intérieur empêchent la restitution de la chaleur emmagasinée par les matériaux de construction.
Lors des travaux de rénovation donc, il est primordial de bien choisir la technique à utiliser. Si les murs du bâti sont faits avec des matériaux à forte inertie, il est déconseillé d’opter pour l’isolation thermique par l’intérieur.
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L’inertie thermique et l’isolation extérieure compatibles
Lorsqu’un bâtiment construit avec des matériaux lourds et denses est isolé depuis l’extérieur, les actions de l’inertie thermique et de l’isolation sont complémentaires. Grâce à leur combinaison, il est possible d’accroître la capacité thermique de l’habitation.
Voilà pourquoi, la plupart des constructeurs, notamment ceux spécialisés dans la construction d'une maison bioclimatique, s’intéressent de plus en plus au principe de l’inertie thermique. Apparemment, un bon équilibre entre l’isolation et l’inertie thermique peut rendre une maison peu énergivore et autonome en énergie. Pour cela, un mode de chauffage efficace et peu énergivore est également indispensable.
En somme, l’inertie thermique est un élément d’une importance capitale. Il faut donc s’y pencher sérieusement lors de la construction ou de la rénovation d’un bâtiment, notamment en vous renseignant sur les travaux de rénovation énergétique éligibles aux primes énergie. Plus elle est forte, plus le logement va gagner en confort. Notons qu’une forte inertie thermique est assurée lorsqu’on utilise des matériaux de construction lourds comme le béton. Ils sont capables d’accumuler de la chaleur ou de la fraîcheur pour ensuite la diffuser au sein de l’habitation. L’inertie thermique n’est pas compatible à l’isolation intérieure. En revanche, elle est complémentaire à l’isolation extérieure.