La précarité énergétique est au cœur de l’actualité chaque fois que la saison hivernale se rapproche. C’est un problème qui concerne des millions de ménages en France selon l’ONPE (Observatoire National de la Précarité Energétique). Une situation qui touche aussi bien les jeunes que les retraités.
Réduire la précarité énergétique est devenu un objectif majeur de l’Etat. Les efforts pour venir à bout de ce problème se multiplient année après année. Mais les obstacles à la réalisation des plans d’action établis sont en amont. De fait, la précarité énergétique est toujours présente.
La précarité énergétique, c’est quoi ?
La précarité énergétique est un terme qui s’inspire d’un travail mené par les Britanniques il y a une vingtaine d’années. Elle est définie par la loi du 10 juillet 2010, nommée aussi loi Grenelle 2.
- Définition de la précarité énergétique
La précarité énergétique désigne l’incapacité de certains individus à payer leurs dépenses en énergie du fait de leurs revenus trop faibles. Pourtant, leurs factures d’énergie sont à la hausse. Les individus en situation de précarité énergétique doivent donc renoncer à un certain type de confort.
Selon des études menées par l’ONPE, ce phénomène concerne encore 12 millions de Français (soit un ménage sur cinq). Les concernés sont composées majoritairement de ménages aux revenus les plus modestes. La plupart d’entre eux sont des propriétaires–occupants âgés de plus de 60 ans.
- Les causes de la précarité énergétique
Le manque de performance énergétique des habitats est la principale cause de ce phénomène. En effet, bon nombre des logements en France sont des passoires énergétiques. Ils appartiennent aux classes D, E, F ou G. En d’autres termes, ils consomment plus de 150 kWh d’énergie par m² par an. Tous ces logements ont besoin d’une bonne isolation thermique.
Il faut ajouter au lot la mauvaise qualité du système de chauffage ainsi que la hausse des prix de l’énergie. Pour rappel, les ménages concernés par la précarité énergétique ne disposent pas du budget nécessaire pour effectuer l’achat d’un équipement plus performant. Ainsi, ils se retrouvent dans un cercle vicieux.
- Les outils de mesure
L’ONPE est en charge de mesurer l’importance de la précarité énergétique en France. Il se sert de plusieurs indicateurs. En premier lieu, il y a le TEE (taux d’effort énergétique). On dit qu’un ménage est en situation de précarité énergétique lorsque celui-ci consacre 10% de son revenu au paiement de la facture d’énergie. Cela signifie que son TEE est élevé. Selon une enquête réalisée en 2013, 2,8 millions de ménages répondent à un tel critère
En second lieu, il y a l’indicateur « bas revenus, dépenses élevées » ou BRDE. Il réunit deux conditions, dont la faiblesse des revenus et la hausse des dépenses énergétiques. A priori, 4,3 millions de ménages sont concernés par ce problème. Enfin, il faut parler de l’indicateur du froid. Il indique le problème d’inconfort qui concerne 1,6 million de ménages
Les conséquences de la précarité énergétique
Les conséquences de la précarité énergétique sont lourdes. Elles concernent différents domaines.
- Conséquences sur le plan financier
Un individu en situation de précarité énergétique fait face à de nombreux soucis financiers. Tout d’abord, il est souvent obligé d’utiliser une part des budgets consacrés à d’autres postes de dépenses importants pour assurer le paiement de ses factures d’énergie. Du coup, il doit mettre en place des mécanismes de restriction qui ne peuvent que détériorer sa qualité de vie. De plus, il est exposé au surendettement.
- Conséquences sur le plan technique
Un individu en situation de précarité énergétique vit dans l’inconfort total surtout durant la saison hivernale. Obligé de subir le froid, il est exposé à différentes pathologies comme les troubles cardio-vasculaires, les maladies de la voie respiratoire, les arthrites et la dépression. Il est également exposé à de nombreux dangers à l’image de l’intoxication et de l’incendie.
- Conséquences sur la santé
Un individu en situation de précarité énergétique vit dans l’inconfort total surtout durant la saison hivernale. Obligé de subir le froid, il est exposé à différentes pathologies comme les troubles cardio-vasculaires, les maladies de la voie respiratoire, les arthrites et la dépression. Il est également exposé à de nombreux dangers à l’image de l’intoxication et de l’incendie
- Conséquences sur le plan environnemental
Puisque le nombre des individus concernés par la précarité énergétique est élevé, la consommation en énergie du secteur bâtiments résidentiel l’est aussi. Or, cela engendre automatiquement une hausse des émissions de gaz à effet de serre et un gaspillage énergétique.
Les solutions de l’Etat
L’Etat a développé plusieurs moyens de lutte contre la précarité énergétique. On cite entre autres la mise en place de nombreux dispositifs d’aides financières. Ils devront permettre aux ménages modestes d’améliorer la performance énergétique de leurs logements et de réduire ainsi leur consommation en énergie.
- Les aides d’Anah
Depuis quelques années, l’Etat collabore avec l’Anah (Agence nationale de l’habitat) pour mettre en place des dispositifs d’aide destinés aux foyers les plus modestes touchés par la précarité énergétique. On va parler du programme « Habiter mieux ». Il a été conçu pour financer des travaux de rénovation énergétiques et l’objectif dans sa mise en vigueur, c’est de réduire jusqu’à 15% la précarité énergétique d’ici 2020. De nombreux propriétaires occupants ont pu bénéficier de cette aide.
- L’isolation des combles à 1€
Il s’agit également d’une subvention permettant aux foyers à faibles revenus d’isoler les combles perdus qui sont de véritables sources de déperditions thermiques. Des milliers de ménages ont pu améliorer le confort de leurs habitats grâce à cette aide distribuée avec des conditions de ressources.
- Les primes énergies
Ce sont des primes émanant des fournisseurs d’énergies. Etant des gros pollueurs, ces derniers sont tenus de se soumettre à une obligation d’économie d’énergie définie par l’article 30 de la loi sur la transition énergétique. Pour obtenir les CEE (Certificats d’économie d’énergie), ils doivent aider les ménages les plus nécessiteux à réduire leur consommation d’énergie.
- Le chèque énergie
Il s’agit d’un dispositif d’aide accessible sur tout le territoire français. Il devrait faire profiter plus de 4 millions d’individus, soit presque le tiers des personnes en situation de précarité énergétique. Les bénéficiaires ont droit à un chèque qui leur permet de couvrir une partie de leurs factures de chauffage ou le coût des travaux de rénovation énergétique.
Les freins à la lutter contre la précarité énergétique
En dépit des nombreuses dispositions déjà prises par les pouvoirs publics et les divers acteurs en matière de protection de l’environnement, la précarité énergétique reste un problème majeur en France. Selon le président de l’ONPE, Bruno Léchevin, des solutions plus innovantes et performantes sont encore requises. Quels sont les principaux obstacles au succès du plan de lutte ?
Pour commencer, il y a l’insuffisance des ressources. Il faut améliorer la qualité de l’aide et cibler davantage les foyers les plus modestes qui ne peuvent pas investir dans des travaux de rénovation trop coûteux. Il y a aussi l’insuffisance des informations sur les financements disponibles. En fait, les individus concernés ne connaissent même pas les conditions d’éligibilité. Raison pour laquelle, ils hésitent à faire une demande et à réaliser les travaux de rénovation énergétique nécessaires.
En somme, la précarité énergétique désigne l’incapacité d’un ménage à faible revenu à payer ses factures d’énergies. Ces dernières sont particulièrement en hausse à cause de l’inefficacité énergétique du logement et de la défaillance du système de chauffage. La précarité énergétique touche des millions de Français. L’Etat a déjà mis en place plusieurs stratégies de lutte pour ne citer que la distribution de diverses aides pour la rénovation énergétique. C’est le cas du programme Habiter Mieux de l’Anah et du chèque énergie. Mais à priori, le résultat est encore insatisfaisant.