Ex-animateur d’Ushuaïa, ancien journaliste et grand défenseur de l’environnement, Nicolas Hulot est à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire, depuis le 24 mai dernier. Poste pourtant que le militant de 62 ans, a refusé à maintes reprises auprès des présidents successifs de Jacques Chirac à François Hollande. C’est avec détermination et en toute modestie que Nicolas Hulot accepte de relever le défi.
Parcours politique chaotique
Avant son entrée dans le gouvernement d’Edouard Philippe, Nicolas Hulot était connu en tant que journaliste, producteur d’émissions sur l’environnement, animateur vedette de l’émission Ushuaïa et écrivain engagé.
Même s’il n’a jamais occupé un poste ministériel, Nicolas Hulot n’est pas un novice en matière de politique. Ami de l’ancien président Jacques Chirac, ce dernier lui a déjà proposé un poste au gouvernement en 2002 mais il a refusé.
Malgré son désistement à la présidentielle de 2007, il a pu faire signer aux quinze principaux candidats son pacte écologique. Il fut le grand iniateur du Grenelle de l’environnement durant le mandat de Nicolas Sarkozy.
Se présentant de nouveau en 2012, il sera écarté par les militants d'Europe Écologie qui eux ont choisi Eva Joly. Suite à la victoire de François Hollande, ce dernier lui propose à deux reprises le poste de Ministre de l’Ecologie, mais il refuse à deux reprises ces offres.
Néanmoins, en 2013 il a accepté d’être l’envoyé spécial du Président Hollande pour la protection de la planète, en marge de la préparation de la COP 21 en décembre 2015. Sa mission avait pour but « de mobiliser l'opinion internationale sur l'urgence de la crise écologique et de faire en sorte que la 21e Conférence de l'ONU sur les changements climatiques soit un moment d'ambition collective », selon ses dires. Il a demandé au Président de l’époque de mettre fin à sa mission au mois de janvier 2016. Il redevient par la suite Président de sa Fondation Nicolas Hulot.
Focus sur la nomination de Nicolas Hulot
D'aucuns se demandent pourquoi avoir accepté ce poste, alors que le nouvel occupant de l’Élysée et son premier ministre sont loin d’être des écologistes. Selon son ami et ancien porte-parole au sein de sa fondation, également candidat aux législatives pour la République en marche dans la 1re circonscription du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, attendre 5 ans encore est tout simplement impossible pour l’ex-présentateur de l’émission « Ushuaïa ». Et d’ajouter que « des similitudes fortes existent entre les deux hommes, avec notamment la volonté de se placer au-delà des partis et de s'appuyer sur les citoyens ». En tout cas, sa présence à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire va rassurer les organismes et associations environnementaux qui ont quelque peu appréhendé le programme d’Emmanuel Macron concernant l’énergie et l’environnement. Pour information, ils ont demandé au nouveau président de créer un ministère qui se dédie entièrement à la transition énergétique. Il va réunir plusieurs domaines à savoir l’écologie, le climat, la biodiversité, l’énergie, le logement et l’urbanisme, le transport, la pêche, l’aménagement du territoire et la mer. Qui de mieux que Nicolas Hulot pour le diriger ?
Les grands travaux en cours
Au cours de son mandat, le numéro trois du gouvernement a hérité de plusieurs dossiers délicats. L’aéroport de Notre Dame des Landes est en haut de la liste. C’est un projet de construction d’un aérodrome au nord-ouest de Nantes. Il a fait l’objet d’un débat houleux à cause de ses impacts écologiques et budgétaires. Pour rappel, les partisans ont eu gain de cause suite à un référendum. Pourtant, l’affaire est loin d’être classé. Le nouveau ministre d’Etat doit calmer les tensions entre les protagonistes et trouver une meilleure issue.
Le nucléaire est aussi une grande ligne à traiter par Nicolas Hulot. Le ministre s’est engagé à appliquer la loi de transition énergétique votée en 2015. Parmi ces objectifs figurent la réduction à 50% la part du nucléaire d’ici 2025. La fermeture de la centrale de Fesseinheim sera sa première mission, à ce sujet.
Notons que le projet est largement contesté par les élus du Grand Est et l’EDF. Hulot doit également chercher un accord avec les opposants.
La fermeture de la centrale à charbon qui n’enthousiasme pas le nouveau Premier ministre ainsi que l’arrêt d’exploitation des gaz de schiste complètent la liste des travaux complexes et importants qui attendent l’ex-star de l’audiovisuelle.
Les premières promesses.
Alors que l’aventure vient à peine de débuter pour Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique a déjà fait part de ses prochains projets à la presse. Il souhaite préserver les grands acquis de son prédécesseur, Ségolène Royal, ancienne Ministre de l’Environnement.
Le ministre n’a pas manqué de dire à la presse que malgré les divergences d’opinions, le succès de la transition énergétique reste un objectif commun pour la nouvelle équipe du président Emmanuel Macron. Pour rappel, au second tour, il a appelé à voter pour le candidat d’En Marche, un « vote de raison » et non « d’adhésion » selon ses termes.