Selon les statistiques, il y aurait environ 5,2 millions de passoires thermiques en France. D’après le ministère de la Transition écologique, presque la moitié de ces logements énergivores sont en location. En outre, la majorité d’entre eux sont occupés par des foyers aux revenus modestes ou très modestes.
Réduire le nombre des passoires thermiques compte parmi les objectifs de l’Etat dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais comment y arriver ? C’est la question qui se pose. Voici les solutions qu’on peut adopter pour éliminer ces passoires thermiques.
Bien comprendre ce qu’est une passoire thermique
Par définition, une passoire thermique est un logement énergivore. Dans le DPE (Diagnostic de Performance Energétique), elle est classée F ou G. D’une manière plus pratique, la consommation d’énergie d’une passoire thermique est excessivement élevée. Autrement dit, pour se chauffer ou accéder à l’eau chaude sanitaire, les occupants de l’habitation consomment beaucoup d’énergie.
Notons que l’établissement d’un DPE ou d’un audit énergétique est le moyen le plus sûr pour savoir si un logement appartient à la catégorie des passoires thermiques. Le diagnostiqueur use d’une méthode spécifique pour calculer la consommation d’énergie réelle de la maison. Si celle-ci est supérieure à 330 kWh/m²/an, l’habitation est une passoire thermique.
Les problèmes causés par une passoire thermique
Pourquoi l’Etat veut éradiquer les passoires thermiques ? En réalité, ce genre d’habitation engendre des problèmes à plusieurs niveaux.
Les passoires thermiques pour les occupants
Les occupants d’une passoire thermique ne peuvent pas profiter d’un confort adéquat en été comme en hiver. En effet, en vivant dans un tel logement, on peut avoir des sensations de froid et de courants d’air même si le chauffage fonctionne à merveille. Selon le ministère de la Transition écologique, 14% des Français vivent encore dans le froid chaque hiver.
En été, les occupants des passoires thermiques subissent aussi une forte chaleur, en dépit de la présence de la climatisation. Comme on l’a mentionné précédemment, leurs factures d’énergie ont tendance à grimper rapidement. Notons que tous ces problèmes sont liés aux déperditions thermiques. Ce sont les conséquences du défaut d’isolation.
A tout cela, on doit mentionner les problèmes d’humidité et de circulation de l’air. En effet, des traces de moisissures apparaissent au niveau des murs et des plafonds. Ils peuvent provoquer des problèmes de santé graves, notamment des troubles respiratoires ou allergiques.
Les conséquences d’une passoire thermique pour la planète
Selon les statistiques, le parc résidentiel est responsable d’environ 11% des émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, les logements énergivores font partie des principales causes du réchauffement climatique.
Les solutions aux passoires thermiques adoptées par l’Etat
Pour lutter contre les passoires thermiques, l’Etat a opté pour la promotion de la rénovation énergétique. Plusieurs dispositifs d’aide ont été lancés en vue d’encourager les foyers français à rénover leurs habitations énergivores.
Avec l’adoption du projet de loi Energie-Climat en juin 2019, le gouvernement compte accélérer l’éradication des passoires thermiques. Elle inclut un plan d’action à réaliser en différentes étapes. On cite en premier lieu l’interdiction d’accroître les loyers d’une passoire thermique entre deux locataires.
La réalisation d’un audit énergétique avant la vente ou la mise en location d’un immeuble est aussi devenue obligatoire. En ajout à tout cela, la consommation d’énergie fera partie des critères de décence d’un logement à compter de 2023. Enfin, les propriétaires seront tenus de faire des travaux de rénovation énergétique dans les logements de classe F ou G à compter de 2028.
En ajout à tout cela, l’Etat a aussi décidé de rénover le DPE. Son objectif, c’est de rendre le dispositif plus précis et plus fiable. Le DPE doit donc présenter non seulement l’étiquette énergie du logement, mais aussi la quantité de gaz à effet de serre qu’elle pourrait émettre dans l’atmosphère.
LLes solutions à adopter pour les propriétaires d’une passoire thermique
Pour les propriétaires d’une passoire thermique, la seule solution possible pour éviter le froid et la forte chaleur et pour réaliser des économies d’énergie est de faire des travaux de rénovation énergétique. Voici les étapes à suivre pour que les opérations engendrent une baisse de la facture de chauffage et optimisent le confort thermique de l’habitat.
La réalisation d’un audit énergétique pour qualifier la passoire thermique
L’audit énergétique ou bilan énergétique est une étude plus approfondie que le DPE. Il est à confier à un expert, notamment un thermicien. Ce dernier a pour mission de bien identifier le niveau de performance énergétique du bâti.
A l’issue de l’étude, il est tenu de rédiger un rapport qui met en évidence les caractéristiques du logement, notamment les diverses anomalies à l’origine de la hausse de sa consommation d’énergie. C’est le cas de la présence des ponts thermiques et du manque de performance du système de chauffage.
Bien entendu, le thermicien est aussi tenu de fournir des recommandations et des conseils qui permettent d’améliorer la performance énergétique de la maison. Il doit présenter la liste des travaux à réaliser.
Réaliser les travaux pour sortir de la passoire thermique
Pour que votre logement sorte du statut de passoire thermique, vous devez faire des travaux de rénovation énergétique. En général, les gestes d’isolation thermique sont au programme. Il faut isoler les parois à l’origine des déperditions de chaleur.
Selon l’Ademe, sur un habitat non isolé, achevé avant 1974, le toit est responsable de 30% de perte thermique. En revanche, 25% des déperditions de chaleur sont dues aux murs, 15 % aux fenêtres et 10% aux planchers bas.
Le changement du système de chauffage est une autre opération à accomplir, car même si la maison est bien isolée, la facture d’énergie sera toujours élevée lorsque le chauffage est défaillant. On recommande les équipements utilisant les énergies renouvelables comme la pompe à chaleur ou la chaudière biomasse ainsi que le chauffe-eau solaire individuel ou thermodynamique.
Enfin, il est indispensable d’améliorer la ventilation du logement. Il se trouve que 20% des pertes de chaleur sont liées au système d’aération défaillant. Il est recommandé d’opter pour une VMC (ventilation Mécanique Contrôlée) double-flux.
Notons que les travaux doivent être pris en charge par un professionnel bénéficiant d’une certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Un tel prestataire a reçu les formations requises pour mener à bien les projets de rénovation énergétique.
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Les aides pour éliminer les passoires thermiques
Comme on l’a mentionné précédemment, l’Etat propose plusieurs aides à la rénovation énergétique. Elles ont été conçues pour encourager les propriétaires à rénover les passoires thermiques. Voilà pourquoi, elles avantagent particulièrement les foyers aux revenus modestes et très modestes.
Ma Prime Rénov est l’une des principales aides aux économies d’énergie. C’est une prime accessible à tous les foyers français. Son montant varie selon les revenus et le gain d’énergie accumulé après les travaux.
Notons que ce dispositif d’aide comporte des bonifications. Certaines d’entre elles ont été conçues pour promouvoir la rénovation globale qui génère un gain énergétique élevé. CLe bonus passoires thermiques et le bonus BBC (Bâtiment basse consommation) s’ajoutent au lot.
Les primes CEE, notamment le Coup de pouce rénovation performante des logements individuels ou collectifs font aussi partie des incitations financières les plus importantes. Il ne faut pas oublier l’éco-PTZ, la TVA à 5,5% ainsi que l’exonération de taxe foncière.
Pour conclure, l’Etat a adopté plusieurs solutions pour lutter contre les passoires thermiques comme la promotion des rénovations énergétiques ainsi que la mise en vigueur de plusieurs réglementations visant à pousser les propriétaires à rénover leurs logements. Pour accomplir des travaux d’économie d’énergie, on peut profiter de plusieurs financements.