Le réchauffement climatique est une menace réelle et il se manifeste déjà dans plusieurs zones de la planète terre. La meilleure façon de le combattre, c’est de réduire les dépenses énergétiques et de préserver l’environnement en limitant la pollution. Est-ce que de telles mesures ont été prises lors de la Coupe du monde de football 2018 qui s’est tenue en Russie entre le 14 juin et 14 juillet dernier ?
La FIFA (Fédération Internationale de Football Association) a promis de réduire l’impact environnemental de la manifestation. Mais en dépit de sa prise de conscience et des efforts qu’elle a réalisés pour tenir sa promesse, le bilan reste négatif. A priori, 2,2 millions de tonnes de carbone ont été émises dans l’atmosphère au cours de l’évènement (1).
Zoom sur l’impact de la Coupe du Monde sur l’environnement
Le football est considéré comme le sport roi. Il compte des millions d’adeptes à travers le monde. Voilà pourquoi, les matchs de foot internationaux réunissent toujours des milliers de spectateurs. Ils viennent supporter leurs équipes favorites. Ce qu’ils ignorent, c’est que ces évènements qui font leur bonheur ont un impact nocif sur l’environnement. Découvrez pourquoi ?
De véritables sources de dépense énergétiques pendant la coupe du monde 2018
En effet, les grands évènements sportifs sont sources d’une grosse dépense énergétique. La Coupe du monde de football n’est pas une exception. On peut même dire que son empreinte écologique est assez importante. Pour assurer le bon déroulement de l’évènement et l’accueil des participants par exemple, la construction de différentes infrastructures d’accueil et sportives est souvent au programme. Cela demande une forte consommation d’énergie.
Le transport des équipes et de la foule venue leur soutenir est aussi très énergivore. En effet, des milliers de personnes ont effectué des voyages en avion et en voiture durant l’évènement. Le confort des logements des sportifs, des staffs et des touristes ainsi que la fabrication des divers produits mis en vente durant la manifestation engendrent également une dépense énergétique élevée. Il faut ajouter au lot l’éclairage des stades, des parkings et l’entretien des divers matériels sportifs. La hausse de consommation d’énergie des personnes qui regardent les matchs depuis leurs domiciles est également garantie.
Un bilan carbone très alarmant
Evidemment, quand il y a dépense d’énergie, il y a émission de carbone dans l’atmosphère. Et on peut dire que le bilan est très alarmant. Certes, la barre des 2,4 millions de tonnes de gaz à effet de serre émises au cours du Mondial 2014 n’a pas été dépassée (2). Cependant, la baisse de la facture est très faible. En effet, on a enregistré 2,2 millions de tonnes d’émissions de CO2 lors du Mondial de football 2018. Les déchets laissés par le public ont amplifié l’empreinte carbone de la manifestation.
Plusieurs organisations environnementales russes ont dénoncé l’impact nocif de la Coupe du monde sur l’environnement et les écosystèmes locaux. Apparemment, c’est la construction des stades qui a été la plus polluante. Il faut rappeler que la Russie fait déjà partie des gros pollueurs de la planète, car la majorité de l’électricité consommée dans le pays provient des sources fossiles. Pour information elle détient la seconde plus grande réserve de charbon au monde et elle est le premier producteur de gaz. Chaque année, le pays émet 1,8 milliard de tonnes de CO2 dans l’atmosphère (3). La tenue de l’évènement n’a donc fait qu’empirer le problème écologique russe.
Un tour sur les solutions prises par la FIFA
Ayant pris conscience de l’impact environnemental de l’évènement, l’institution organisatrice, la FIFA, a déjà pris quelques mesures pour rendre l’édition 2018 plus écologique. Découvrez lesquelles !
Objectif coupe du monde : accueillir les matchs dans des stades verts
En effet, les 12 stades qui ont accueilli les matchs organisés dans le cadre de la Coupe du Monde ont décroché un certificat vert. Cela signifie que leur consommation en eau et énergies reste faible. Pour obtenir un tel résultat, quelques stratégies ont été appliquées. Pour l’entretien des pelouses par exemple, des systèmes de récupération des pluies ont été installés dans les stades. Cela a permis de réduire la quantité d’eau gaspillée dans l’arrosage. En outre, la FIFA a fait en sorte que les stades utilisent la lumière naturelle. Puisque les éclairages artificiels doivent prendre le relais en début de soirée, les stades ont été équipés d’ampoules LED. Elles sont réputées pour leur côté écologique et économique.
Cppe du monde : Compensation des émissions de CO2
L’adhésion de la FIFA au « Climate Neutral Now » témoigne également sa volonté à réduire l’empreinte écologique de la Coupe du Monde. Il s’agit d’un programme mis au point par l’ONU. Son principe, c’est d’assurer la neutralité carbone des grandes manifestations de ce genre.
Certes, le zéro carbone n’a pas été atteint pour le Mondial 2018. Cependant, la FIFA a pris l’initiative de compenser les émissions de CO2 et elle a même permis aux fans du ballon rond d’y contribuer en achetant un ticket d’entrée. Mais cette solution proposée par la fédération n’a pas plu aux défenseurs de l’environnement. Selon eux, il n’est pas nécessaire d’acheter les émissions de carbone. Ce qu’il faut faire, c’est de les éviter. De plus, la FIFA a limité la compensation.
Ce qui met aussi en rogne les protecteurs de l’environnement, c’est que les crédits d’émission achetés servent à financer des projets environnementaux entrepris par le mécanisme de développement propre (MDP). Il s’agit d’un système onusien ayant pour rôle d’accomplir des opérations visant à réduire l’émission de gaz à effet de serre (GES). Or, son efficacité est au cœur de nombreuses critiques. Il se trouve que seuls 2% des opérations permettent de limiter le taux de GES émis dans l’atmosphère (4).
Une Coupe du monde 100% écologique ?
La prochaine Coupe du monde de Football se déroulera au Qatar en 2022. D’ores et déjà, la FIFA devrait se pencher sur les meilleures stratégies à adopter afin de réduire encore plus l’empreinte environnementale de l’évènement. L’objectif, c’est d’organiser une Coupe du Monde 100% écologique. Or, il est presque atteignable surtout pour la prochaine édition. On peut déjà imaginer les coûts environnementaux générés par l’utilisation des climatisations vu que le Qatar est un pays désertique où la chaleur est omniprésente. De plus, de nombreuses problématiques requièrent encore une solution adéquate.
Les questions sur la pelouse synthétique
Il y a une grande divergence d’opinions concernant l’utilisation de la pelouse synthétique. Elle a été privilégiée en vue de réduire la consommation d’eau générée par l’entretien de la pelouse naturelle. Pourtant, il s’avère que sa fabrication et son usage engendrent une forte émission de gaz à effet de serre.
L’impact écologique de la production des matériels sportifs
En voilà un autre sujet à discuter ! Pour organiser une Coupe du monde 100% écologique, il va falloir adopter des procédés plus efficaces et plus propres lors de la fabrication des équipements sportifs comme le ballon et les tenues de sport. Notons qu’elle requiert l’utilisation de plusieurs produits chimiques.
En somme, la Coupe du Monde de Football 2018 organisée en Russie a généré des émissions de 2,2 millions de tonnes de carbone. On peut dire que l’impact environnemental de l’évènement est très désastreux. Pourtant, la FIFA a déjà pris des mesures responsables en vue de limiter les dégâts. Les 12 stades utilisés ont par exemple obtenu un certificat vert. De nombreux efforts sont encore à fournir pour que la prochaine édition de la compétition soit plus écologique. L’objectif d’organiser un Mondial du football à zéro carbone est encore difficile à atteindre.