A la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire depuis le mois de septembre 2018, François de Rugy a démissionné mardi dernier. Le président Emmanuel Macron n’a pas attendu longtemps pour désigner son successeur. Il s’agit d’Elisabeth Borne, la ministre des Transports. Quelle est la cause de cette démission et pourquoi cette nomination ?
Retour sur la nomination et la démission de François de Rugy
Après avoir dirigé le ministère de la Transition écologique pendant un an et trois mois, Nicolas Hulot a décidé de quitter son poste. A l’époque, François de Rugy occupait le poste de secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire. Le Franco-américain était le mieux positionné et le mieux qualifié pour remplacer le ministre sortant.
Le mardi 16 juillet dernier, François de Rugy a également décidé de démissionner, une décision approuvée et saluée par le président Emmanuel Macron. Lors du Conseil des ministres, ce dernier a mentionné que c’est « le sens des responsabilités » de François de Rugy « qui l’a conduit à préférer quitter le gouvernement plutôt que d’entraver l’action de la majorité ».
A quoi est due cette décision de François de Rugy ?
Les révélations de Médiapart concernant son train de vie lorsqu’il se trouvait à la tête de l’Assemblée nationale sont à l’origine de la démission de François de Rugy. Depuis plus d’une semaine, ce site d’actualité a accusé le ministre sortant d’avoir accumulé des dépenses excessives. Le couple se serait offert des dîners luxueux et aurait réalisé des travaux coûteux dans leur appartement de fonction aux frais des contribuables.
Médiapart a également révélé que l’ex-ministre est locataire d’un appartement à loyer social préférentiel situé près de Nantes depuis l’année 2016. Le numéro 2 du gouvernement a décidé de démissionner afin de pouvoir « mieux se défendre » selon ses dires. Notons que François de Rugy a déjà porté plainte contre le journal en ligne pour diffamation. Il se considère comme victime d'"attaques et de lynchage médiatique". Néanmoins, suite à un entretien avec le Premier ministre jeudi dernier, l’ex-ministre de l’écologie s’est engagé à rembourser les dépenses qui font l’objet de tant de critiques.
A propos de la nomination d’Elisabeth Borne
Le soir même de la démission de François de Rugy, l’Elysée a publié un communiqué sur la nomination d’Elisabeth Borne, actuelle ministre des Transports. Selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, cette désignation « est une évidence ». Pourtant, si on regarde son parcours, elle n’a pas de lien évident avec le domaine écologique.
Il faut aussi souligner que la nouvelle ministre de l’Ecologie va toujours conserver son poste de ministre des Transports, deux fonctions qu’elle pourra cumuler. Cependant, d’après le communiqué de l’Elysée, on ne lui a pas attribué le titre de ministre d’Etat, un privilège accordé à ses prédécesseurs. Notons qu’à la suite de la nomination d’Elisabeth Borne à la tête du ministère de la transition écologique, les femmes sont désormais majoritaires au gouvernement.
Qui est Elisabeth Borne, nouvelle ministre de la Transition Ecologique et Solidaire ?
Comme indiqué précédemment, Elisabeth Borne n’a pas connu les mêmes parcours que ses prédécesseurs Nicolas Hulot et François de Rugy. Ces derniers ont déjà œuvré dans le domaine de l’écologie avant leur nomination. Cette ingénieure de 58 ans est en réalité une technicienne qui a su diriger de mains fermes le ministère des Transports pendant deux ans. Elle a mis en place des réformes emblématiques pour ne citer que l’ouverture à la concurrence du marché du transport ferroviaire.
Actuellement, elle est en train de faire voter le projet de loi sur les mobilités (LOM). Il consiste à privilégier les transports verts afin de lutter contre la pollution et le réchauffement climatique. A noter que dans le passé, elle a déjà travaillé auprès des cabinets socialistes, notamment chez Lionel Jaspin et Jack Lang, dans les années 1990. Au début des années 2000, elle occupait le poste de directrice de stratégie de la SNCF.
Elle a été préfète de la région Poitou-Charentes et de la Vienne en 2013 et en 2014, elle était à la tête du cabinet du ministre de l’Ecologie à l’époque, Ségolène Royal. Entre 2015 et 2017, Elisabeth Borne était directrice de la RAPT. D’après une source gouvernementale, il s’agit d’une « femme de terrain » et « opérationnelle tout de suite pour défendre la loi énergie-climat » en étude au Sénat. Elisabeth Borne a accepté sa nomination et elle n’a pas omis de remercier le Président de la République et le Premier ministre pour leur confiance.