Lors de sa campagne électorale, le président de la République Emmanuel Macron a promis la nomination d’un Premier ministre garant de la planification écologique. Un mois plus tard, il a tenu sa promesse. En effet, il a nommé Elisabeth Borne comme Première ministre et elle aura également la charge de la planification écologique. Il reste à savoir ses principales missions.
La nomination de la Première ministre Elisabeth Borne
Âgée de 61 ans, Élisabeth Borne vient d’être nommée Première ministre. Hormis ce rôle majeur, elle aura une autre mission à accomplir. Il s’agit de la planification écologique. Sa nomination est la réalisation d’une promesse faite par le président Emmanuel Macron le 16 avril dernier lors de la campagne présidentielle 2022.
Lors de la cérémonie de passation des pouvoirs qui a eu lieu le lundi 16 mai dernier, la nouvelle Première ministre a déclaré « il faut agir plus vite et plus fort ». Elle n’a pas oublié de mentionner le grand défi qui l’attend sur le plan écologique et climatique. Il faut rappeler que le président a déclaré que son quinquennat « sera écologique ou ne sera pas ».
L’expérience d’Elisabeth Borne en matière d’écologie
Élisabeth Borne possède une riche expérience en matière d’écologie. Il faut rappeler qu’elle a déjà occupé le poste de directrice de cabinet de la ministre de l’Environnement en 2014. A l’époque, Ségolène Royal se trouvait à la tête du ministère. Élisabeth Borne collaborait aussi étroitement avec les ministres de la Transition écologique Nicolas Hulot et François de Rugy entre mai 2017 et juillet 2019. A l’époque, elle se trouvait à la tête du ministère des Transports.
Après la démission de François de Rugy, Mme Borne a été désignée ministre de la Transition écologique et solidaire pendant un an, entre juillet 2019 et juillet 2020. Pendant le gouvernement Castex, on lui a confié le poste de ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.
Côté CV donc, Élisabeth Borne possède le profil requis. Par ailleurs, la coordinatrice des programmes au Réseau action climat (RAC), Anne Bringault, confirme cela. Cette dernière a déclaré que la nouvelle Première ministre possède une connaissance approfondie concernant le plan européen « Fit for 55 », ce qui constitue un réel avantage. Cela dit, les écologistes et les ONG doutent encore de la capacité de l’actuelle locataire de Matignon en matière de planification écologique.
Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard a par exemple annoncé qu’il est nécessaire «d’avoir la bonne vision de ce que doit être une société basse carbone ». Autrement dit, les connaissances ne suffisent plus. Il faut dire qu’il a quelques griefs contre la Première ministre pour ne citer que le soutien qu’elle a offert à Total et la raffinerie de la Mède, malgré une forte connaissance du dossier de l’huile de palme.
La planification écologique d’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
La question qui se pose est : qu’est-ce que la planification écologique ? Il s’agit d’une expression utilisée par le candidat de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, Jean-Luc Mélenchon lors de sa campagne présidentielle. Elle a intégré le programme d’Emmanuel Macron pour le second tour. Est-ce qu’il s’agit du même programme ?
Selon l’ex-conseillère d’Élisabeth Borne, Marine Braud, ce sont deux visions bien différentes. Dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, la planification écologique est plutôt théorique. Elle se présente comme un outil mis en place dans le but de remédier aux destructions de la nature à cause des actions humaines. Jean-Luc Mélenchon suggère donc la création d’un Conseil à la planification écologique, un intervenant rattaché au Premier ministre, ainsi que la mise en place de différents processus de consultation citoyenne décentralisés. A tout cela s’ajoute l’organisation d’un référendum qui permet d’identifier les biens communs.
Pour le président, la planification écologique revêt un aspect plutôt pratique d’après Marine Braud. Elle pense qu’Emmanuel Macron va se concentrer sur la négociation avec les acteurs de la filière économique afin d’atteindre les objectifs climatiques comme la neutralité carbone en 2050. Notons que Mme Braud est bien convaincue de l’engagement écologique de la Première ministre .
Après sa nomination, Élisabeth Borne doit prendre des décisions majeures selon la chargée de plaidoyer à la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), Amandine Lebreton. Par ailleurs, en tant que Première ministre , elle ne pourra plus présenter l’excuse « Matignon a tranché en notre défaveur ». Elle doit agir et prendre les bonnes décisions.
Pour Arnaud Schwartz, président de la Fédération nationale de l’environnement (FNE), elle possède le bon profil. Il estime qu’Élisabeth Borne pourra expliquer au président les enjeux de la planification écologique.