Mardi dernier, Edouard Philippe a révélé à l’Assemblée nationale sa politique générale. Le Premier ministre n’a pas omis d’évoquer sa feuille de route écologique. Parmi les objectifs les plus ambitieux fixés, on peut citer le recyclage 100% des plastiques d’ici 2025. Il s’agit d’un grand engagement et il témoigne la volonté du gouvernement d’Edouard Philippe à protéger l’environnement.
Mais son exécution s’annonce délicate, car la France est loin d’être un bon exemple en matière de recyclage des déchets plastiques.
Un objectif déjà fixé il y a deux ans
La France est dépassée par une dizaine de pays européens, incluant notamment la Suisse, les Pays-Bas, l’Autriche et la Belgique, en matière de recyclage des déchets plastiques. Les chiffres sont éloquents si on tient compte de l’étude réalisée par l’association des producteurs de matières plastiques, Plastics Europe.
Pour information, elle a fait l’objet d’une publication vers la fin de l’année 2016. D’après le résultat de cette étude, plus d’un tiers des 3,3 millions de tonnes de déchets plastiques rejetés en 2014 ont encore fini dans les décharges. Le taux de recyclage s’élevait à seulement 21% et 42% des déchets servaient à approvisionner des chaufferies et d’autres filières de valorisation énergétique.
En termes de réformes, il n’y a rien de nouveau par rapport à l’objectif fixé par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Il y a environ deux ans, lors de la mise en œuvre de la loi de transition énergétique, l’Etat a annoncé que la quantité des déchets plastiques> mis en décharge sera réduite de moitié d’ici à 2025.
Bien entendu, de nombreux efforts ont déjà été réalisés. On cite entre autres l’enthousiasme des ménages et des entreprises dans le tri de leurs déchets. Les plastiques recyclés sont aussi devenus des matières premières de prédilection pour un grand nombre de professionnels dans le secteur industriel. Mais il reste encore un long chemin à parcourir si on veut atteindre l’objectif de recycler à 100 % tous les déchets plastiques d’ici 2025.
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Quelques contraintes à gérer
La demande en plastique continue à s’accroître sur tout le territoire de l’Hexagone. Il faut effectivement mentionner que cette matière est indispensable aux entreprises agroalimentaires, aux constructeurs automobiles et aux entreprises opérant dans le secteur BTP.
Selon les statistiques, près de la moitié des 4,9 millions de tonnes de matières plastiques consommées en 2016 servaient à confectionner des produits d’emballage. Certains producteurs s’intéressent de plus en plus aux matériaux recyclés comme le PET opaque. Ce type de matière est surtout utilisé pour la fabrication des bouteilles de lait.
Cependant, différentes contraintes empêchent encore les industriels à se tourner davantage vers les plastiques recyclés. En premier lieu, il y a le problème d’approvisionnement. Les entreprises ne savent pas où trouver les matériaux. Selon le vice-président de la fédération de la plasturgie, Sébastien Pétithuguenin, l’insuffisance des informations sur les caractéristiques des plastiques recyclés constitue aussi un frein à leur utilisation.
Michel Loubry, le Directeur général pour l’Europe de l’Ouest de Plastics Europe, a également présenté un autre problème d’ordre financier. En effet, pour accroître la valorisation énergétique des déchets plastiques et empêcher qu’ils finissent dans les décharges, il faut un investissement important. On attend donc le plan d’action mis en place par le gouvernement.